Coins de verdure pour la pluie

Les cours d’école constituent des espaces qui favorisent le phénomène d’îlot de chaleur.
Les îlots de chaleur urbains sont des microclimats artificiels, souvent conséquence de la minéralisation des espaces (peu de végétation, sol en béton ou en bitume) qui accumulent la chaleur et la restituent de façon très localisée.
Dans un contexte de réchauffement climatique, les enseignants du territoire sont nombreux ces dernières années à constater la multiplication des vagues de chaleur et leur impact sanitaire sur leurs élèves.

D’autre part, les sols imperméabilisés des cours d’école influent sur le cycle de l’eau et entraîne :
– un besoin croissant d’infrastructures de gestion des eaux pluviales et d’épuration, dû à l’absence d’infiltration,
– un accroissement du ruissellement des eaux et donc une augmentation des risques de pollution, une saturation des réseaux et des risques d’inondations

Les objectifs visés avec la transformation des cours d’école sont notamment de déconnecter les eaux pluviales des réseaux et les faire s’infiltrer à la parcelle, de déminéraliser et végétaliser ces espaces, restaurant ainsi la nature en ville et la biodiversité associée.

Désimperméabiliser les sols des cours d’école et végétaliser doivent permettre de créer des îlots de fraîcheur afin que les élèves qui jouent dehors soient dans de meilleures conditions lors des périodes de fortes chaleurs.

Mais ces projets répondent également à d’autres besoins fondamentaux des enfants.

L’aménagement de la cour doit être pensé de manière à favoriser le jeu et les interactions entre les élèves, donner le goût de bouger, mais aussi procurer des espaces de détente, afin de revenir en classe plus disposé aux apprentissages. Les études sont unanimes et les premiers retours d’expérience du Parc le sont aussi : les cours végétalisées et diversifiées favorisent un meilleur climat scolaire et permettent de nombreux apprentissages.

Vivantes, apaisantes, éducatives et esthétiques, les cours d’école deviennent des supports pédagogiques d’éducation à l’environnement et à la citoyenneté.

Le Parc naturel régional du Luberon accompagne les collectivités de son territoire intéressées, grâce au soutien de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (appel à projet « Coin de verdure et pluie », puis programme « Sauvons l’eau »). Ainsi, le Parc coordonne l’étude préalable de faisabilité chiffrée de l’aménagement des cours d’école.

D’un côté, le Parc encadre la mission d’un bureau d’études spécialisé, et de l’autre, il met à disposition son ingénierie sur les phases d’information (webinaires présentant des retours d’expérience et de bonnes pratiques sur d’autres territoires, l’expertise et des retours d’expériences du Cerema) et sur les phases de concertation avec la communauté éducative.

La création d’un réseau des collectivités du Luberon leur permet de partager leurs expériences, à travers notamment la mise en place d’ateliers de co-conception des projets. .

Enfin, les communes reçoivent un appui technique et administratif du Parc pour le montage financier de leur opération, ainsi qu’un accompagnement sur le volet communication et pédagogie du projet, pour une bonne appropriation par l’ensemble des acteurs et, plus globalement, des habitants et élus du territoire.

Les parents, les enfants et l’équipe éducative participent au projet commun de désimperméabilisation de leur cours d’école. Cette collaboration est l’occasion de sensibiliser au cycle de l’eau, à la biodiversité, à l’agriculture, au développement durable à travers un volet pédagogique qui pourra être poursuivi par une réflexion plus large sur les projets pédagogiques. Il peut également permettre de nouveaux usages éducatifs pour la communauté éducative (classe dehors, coins potagers…).

La deuxième phase du projet consiste, pour chaque commune, à solliciter auprès de l’Agence de l’eau une aide financière pour la réalisation d’études techniques complémentaires aboutissant à un avant-projet et sur la réalisation des travaux.

Été 2022 : 11 cours ont été transformées, puis végétalisées avec les élèves durant l’automne (école Saint-Exupéry à Apt, Bonnieux, Les Taillades, Cabrières d’Avignon, écoles Fontauris et Léon Espariat à Forcalquier, école maternelle à Cadenet, Ansouis, Céreste-en-Luberon, Volx). 

Été 2023 : 5 cours concernées (écoles Giono et Bosco à Apt, école élémentaire à Lauris, Limans, école Les ocres à Gargas, Reillanne.

Été 2024 : 2 cours concernées (Puget, école élémentaire à Lauris 2^e tranche).

Le résultat ?

• Des revêtements plus perméables que le bitume, mais surtout plus naturels : terre, sable, copeaux de bois, prairie rustique…
• De nouveaux aménagements qui stimulent l’autonomie, la créativité et l’expérimentation des enfants, compétences très utiles pour la réussite et l’épanouissement personnel. Ainsi, des jeux, des parcours, des buttes, des jeux d’eau, des parcours sur rondins, des cabanes végétalisées sont proposés aux enfants pour diversifier l’offre ludique et offrir des espaces adaptés à chacune des sensibilités.
• Des arbres, arbustes et plantes couvre-sols plantés et qui peuvent faire l’objet d’ateliers de jardinage avec les élèves.
• Un biodiversité renforcée tout en favorisant le lien entre les enfants et la nature.

Dans ces « cours de demain », ce sont de véritables îlots de verdure et de fraîcheur qui ont été créés, pour le plus grand bonheur des enfants et de leurs enseignants qui peuvent expérimenter la classe dehors !

Le Parc du Luberon met aussi en place un suivi sur les pratiques, sur la performance et la durabilité des matériaux.

Voici quelques photos des aménagements des cours des écoles de Cadenet, Ansouis, Les Taillades et Cabrières-d’Avignon (école de Coustellet).